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un seul de ces attributs. Il faudra, pour rendre le jugement plus substantiel et plus instructif, ajouter au second membre deux, six, dix attributs, le plus qu’on pourra, et l’on sera encore loin de compte ; 2° cet attribut unique, que nous avons trouvé insuffisant, est une abstraction, et, à ce titre, il possède un caractère et entraîne une conséquence. Le caractère est d’être absolu, c’est-à-dire de ne pas correspondre du tout à ce qui figure sous le même nom dans le premier membre, où chaque élément, étant conditionné par tous les autres, n’a qu’une valeur extrêmement relative. La conséquence, c’est que le propre d’une abstraction absolue est d’avoir besoin de se compléter par un contraire, qui est tout aussi absolu qu’elle. Elle forme des couples dont l’un des éléments ne correspond parfois à rien de concret. Le mot bon appelle le mot mauvais, le mot raisonnable, irraisonnable, le mot fini, infini, le mot mortel, immortel. Rien de semblable dans l’être concret que nous essayons de connaître et que nous analysons. Il résulte de là que nous attribuons une réalité qui ne leur appartient pas à de simples négations, comme