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A PROPOS DE LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE[1]
J’avais chez moi, l’autre soir, quelques amis ; la compagnie, après dîner, s’était dispersée dans un ancien atelier de peintre qui me servait de fumoir. Elle s’était groupée par deux ou par trois, au gré des sympathies, et les conversations qui s’étaient engagées ça et là formaient ensemble un bourdonnement confus dans lequel on avait peine à se reconnaître. Je ne sais comment me vint la pensée d’instituer entre nos amis un débat philosophique, un débat d’idées. Un moment de silence étant survenu, je leur en fis la proposition, qui fut acceptée. L’ordre des orateurs serait réglé simplement d’après l’âge. Il restait à déter-
- ↑ Cette étude a paru dans les Annales des Sciences politiques, en 1904.
