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jusqu’alors capitale de la province d’Auvergne, devint chef-lieu du département du Puy-de-Dôme.

Clermont, dont le sol avait été si terriblement calciné par les puissances souterraines, ne fut pas mieux traitée par les passions humaines. En effet, cette cité célèbre eut à subir, durant de longs siècles, les plus rudes vicissitudes du sort des armes. Après avoir été successivement saccagée par les Vandales en 408 et par les troupes d’Honorius en 412, elle fut assiégée en 473 par les Visigoths, et cédée à ces barbares en 475. Thierry, fils naturel de Clovis, en fit la conquête en 507, et soumit pour la première fois toute l’Auvergne à la domination des rois de France. En 532, ce même Thierry ayant été informé que son frère Childebert s’était emparé de Clermont, vint en faire de nouveau le siège, et, après l’avoir reprise, la pilla et la dévasta de fond en combre. En 761, Pépin y mit le feu et fit égorger tous ses habitants sans distinction d’âge ni de sexe. De plus, Clermont fut ravagée en 853 par les Normands, et en 916 par les Danois. Elle fut aussi en proie aux luttes particulières des évêques de Clermont et des comtes d’Auvergne. DU XIIe au XIIIe siècle, elle eut tort à souffrir de nos discordes intestines et des incursions des Anglais ; la ville fut plusieurs fois fortifiée et démantelée. Elle passa encore par de bien cruelles épreuves lors des guerres de religion, ainsi que pendant celles de la Ligue et de la Fronde, qui ensanglantèrent tour à tour le pays. Elle n’échappa point, non plus, aux