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de la Gaule, tinrent en échec la fortune de César en faisant subir à ses légions victorieuses la honte d’une meurtrière défaite. Ensuite, tout auprès, le puy de Gravenoire ; puis le Montrognon avec ses ruines poétiques, débris muets d’une forteresse féodale qui fut la résidence des dauphins d’Auvergne. À l’autre extrémité de la chaîne, ce sont les puys de Chanturgues et de Var qui lèvent leurs croupes scorifiées chargées d’opulents vignobles.

De quelque côté que la vue se promène, elle est agréablement distraite par une étrange diversité de sites romantiques tour à tour sauvages et champêtres, mais toujours fascinateurs sous leurs aspects imprévus, et présentant un délicieux mélange de riantes prairies, de vergers bigarrés, de gigantesques gibbosités, de bosquets fleuris, d’escarpements rapides, d’arbres séculaires, de coteaux doucement inclinés, de somptueuses villas, de modestes métairies et de mobiles ruisseaux aux capricieux méandres, dont les ondes limpides et bondissantes communiquent partout la fraicheur, le mouvement et la vie. En vérité, la nature semble avoir prodigué les dons de la magnificence à cette portion de l’Auvergne, si propre à surprendre l’admiration, à charmer les regards, et qui plait d’autant plus qu’on la connait davantage.

À cet ensemble grandiose qui électrise puissamment les fibres du cerveau, se joignent des avantages plus réels encore et dignes au plus haut degré des esprits méditatifs, des