Page:Bouthillier-Chavigny - Justice aux Canadiens-Français, 1890.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 27 —

instants, se façonnait cette nationalité canadienne si dédaignée par vous.

C’était en 1775 ; les Américains venaient d’envahir le Canada. Montréal était tombée entre leurs mains. Les troupes anglaises battaient en retraite devant l’ennemi, et deux corps d’armées investissaient Québec. Un dernier effort des confédérés, et la puissance anglaise disparaissait à tout jamais du continent américain. En ce moment de danger suprême, une voix s’élève, vibrante de patriotisme et d’accent religieux : celle d’un Français, de l’évêque de Québec.

Cette voix trouve un écho dans tous les cœurs. Les Canadiens-Français, oubliant les injustices commises, les persécutions dont ils ont été les victimes, rejettent loin d’eux toute pensée d’union avec les confédérés, et volent au secours du drapeau anglais menacé. C’est en vain qu’Arnold et Montgomery livrent de furieux assauts à l’antique métropole française ; à chacune de leurs attaques, un rem-