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sinon avec éloquence, tout au moins avec érudition.

Si, d’autre part, vous voulez bien considérer, qu’il y a cinquante ans, la langue française, au Canada, était menacée dans son existence même par des lois injustes ; qu’une lutte de tous les instants, soutenue pour maintenir intactes leurs prérogatives et conquérir leurs libertés, absorbait l’attention des Canadiens ; il ne vous sera pas permis de nier, en constatant les progrès accomplis par la littérature canadienne, les aptitudes intellectuelles des Français d’Amérique.

Pour tout observateur consciencieux et surtout impartial, l’essor que les Canadiens ont imprimé à leur littérature nationale depuis un demi siècle, éclaire d’un jour nouveau le caractère et les tendances de leur race.

Ce magnifique essor, si admiré, et à juste titre, par de nombreux écrivains français de mérite, demeure comme la preuve la plus formelle et en même temps la plus touchante