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Dans ces cercles, non seulement on joue la comédie, mais, chaque semaine ou chaque mois, l’un des membres se transforme en conférencier, et traite, en public, un sujet d’histoire, de littérature, voire même de philosophie.

La foule se presse à ces réunions, elle en est friande, et prouve ainsi son attachement aux choses de l’intelligence, et le soin jaloux avec lequel elle entend conserver l’usage de sa langue nationale en la perfectionnant.

Tenez, dans ce vieux fort de Chambly, visité par vous, à l’ombre de ces murailles, antiques vestiges de la puissance française sur les bords du Richelieu, savez-vous ce que viennent faire, une fois par mois, sous la présidence du conservateur des ruines, monsieur Dion, ces jeunes Canadiens, commis de magasin, journaliers, employés publics pour la plupart ? ils viennent satisfaire leur goût naturel pour l’étude, en écoutant l’un d’entre eux développer un sujet d’histoire, choisi d’avance, étudié avec soin, et généralement traité,