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grande partie, la cause de son aridité pour vous.

Est-ce à dire, cependant, que la presse française, au Canada, soit incolore ? bien au contraire. Les journalistes de talent abondent chez nous, et leurs articles ont une valeur souvent appréciée à l’étranger ; mais malgré eux, il leur faut en passer par la volonté des abonnés et ceux-ci, tiennent par-dessus tout, à être renseignés sur les menus faits de la politique, sur les agissements de leurs représentants, sur la valeur, au jour le jour, des produits du commerce et de l’industrie, sur la répartition des taxes, en un mot sur tout ce qui touche de près à leur existence politique et sociale.

C’est là du practicisme à outrance, me direz-vous, d’accord ; mais, du moins, prouvent-il la ferme volonté de la nation de ne jamais se désintéresser de la marche générale des affaires et de contrôler, en tout temps, la direction que lui impriment ses chefs.