Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
la terreur en macédoine

— Parce que, répond Joannès, on nous prend pour de vrais gendarmes, et le chef du détachement nous intime l’ordre de revenir.

— Eh bien ! il en sera pour ses frais.

« Tiens !… quoi encore ?… Ah ! mais ça se gâte.

— Quoi donc ?

— Un autre détachement sur la droite…

— Et un troisième sur la gauche, dit Panitza.

— Et un quatrième groupe en arrière, continue Joannès avec son beau sang-froid.

— Qu’est-ce que cela signifie ?

— Il y a là un escadron… peut-être deux.

— Est-ce une manœuvre de cavalerie ?… une reconnaissance ?… ou nous donnerait-on la chasse ? »

Une troisième sonnerie retentit. Puis toutes les troupes se fractionnent par pelotons et prennent le galop.

« Plus de doute ! on nous poursuit, s’écrie Panitza.

— Les Turcs ! nous n’avons à espérer d’eux ni grâce ni merci… et la voie du retour est coupée.

« Nos deux lascars nous auront dénoncés ! il fallait les massacrer !… Aussi, une autre fois, ça nous apprendra à faire des prisonniers !

— Eh bien ! conclut Joannès, battons en retraite… mais en avant ; c’est notre chemin.

« En avant donc, et au galop ! »

Les trois hommes éperonnent leurs chevaux qui partent à toute bride. Bientôt ils arrivent aux premiers escarpements. Sous peine d’une catastrophe, il faut ralentir. On passe au trot, puis au pas. Mais les autres se rapprochent.

En même temps des sifflements bizarres se font entendre. Piiioûûû !… bziiioûûû !… bziiioûûiiii !…