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la terreur en macédoine

les terribles bombes. En un clin d’œil ils passent à leur poignet la lanière qui actionne la mèche intérieure, et lancent dans le passage, à toute volée, les projectiles.

Une première détonation retentit. Puis, aussitôt, à une seconde nouvelle d’intervalle, trois autres qui ébranlent la montagne. Une fumée intense, toute blanche, monte en épais tourbillons comme d’un cratère…

Les bruits intérieurs ont cessé. Le massacre est complet et l’œuvre de dévastation achevée.

Cependant, Joannès désire plus encore. Il veut éviter jusqu’à la possibilité du retour, bien improbable pourtant, de survivants.

Il commande de sa voix brève :

« Vite, deux cartouches… pour finir !

« Broyez la roche et bouchez à tout jamais ce conduit. Vous, camarades, à moi !… aidez-moi à ficeler ce compagnon. »

Boum !… et boum !… les deux cartouches éclatent et parachèvent l’œuvre des bombes. Tout croule dans le souterrain effondré.

« Là ! conclut Joannès ; à présent, nous sommes chez nous, bien tranquilles et prêts à régler nos comptes, n’est-ce pas, Marko ? »

Mais le Brigand, qui semble évanoui, ne répond pas. Cependant Joannès n’en juge pas moins qu’il faut le garrotter étroitement.

On lui attache solidement les bras et les jambes, ce qui permet de décrocher le nœud coulant qui lui serre le col. Même opération pour le léopard qui tire la langue et ne bouge plus. On le ficelle aux quatre pattes, et les patriotes, ayant accompli cette tâche de