rité turque, affirme, dans un but facile à concevoir, que les patriotes tuent les prisonniers de guerre.
« C’est eux, pourtant, Excellence, et en toute vérité, reprend le sergent.
— Eh bien ! qu’on me les amène, et vite ! » ajoute Marko.
Ils s’avancent radieux, en hommes heureux d’être enfin libres, de pouvoir reprendre leur place dans le rang et de retourner à la bataille.
« Vous vous êtes évadés, n’est-ce pas ? leur crie brutalement Marko, voulant douter encore.
— Non, Excellence ! répond l’un d’eux.
— Alors, comment êtes-vous ici ?
— Parce que Joannès, le chef des… de ceux de là-bas, nous renvoie libres et sans conditions. Ah ! vraiment !… Il est d’une générosité que j’admire, mais que je n’imite pas !
« Mais qu’a-t-il dit ?… en quels termes vous a-t-il rendu la liberté ?
— Quand il a reçu les deux cadavres, il est devenu blanc comme un linge… il est tombé à genoux et puis il a mis sa main droite dans le sang qui coulait des plaies.
« Avec ce sang, il a tracé sur son front, sa poitrine et ses épaules le signe des chrétiens, puis il a ajouté :
« — Dormez en paix, vous serez vengés ! »
« Alors, il s’est tourné vers nous et a dit :
« — Ce n’est pas votre faute et je ne vous ferai pas expier ce crime d’un autre… Allez, mes amis, vous êtes libres ?… »
« Et nous voici à tes ordres, Excellence !
— Ah ! il vous a fait grâce ! interrompt Marko.
« Eh bien ! moi, je vous condamne à mort !… et il