« Toi ! paysan… toi le pouilleux, fils d’un bandit, tu oserais me tenir tête ! »
Joannès hausse les épaules et riposte froidement :
« Cesse d’aboyer… trêve d’injures et à nous deux !
— Mais je ne demande que cela… face à face… à longueur de sabre… viens donc…
— Je vais faire la moitié du chemin… oseras-tu faire l’autre ?
— Oui ! si tu me jures qu’il n’y aura pas de traîtrise chez les tiens.
— Mes frères les patriotes sont hommes d’honneur… tu as ma parole ! »
Puis, se tournant vers sa troupe invisible, il crie d’une voix forte :
« Camarades ! il y a trêve… je vous prie, au besoin je vous ordonne de ne pas intervenir avant, pendant et après mon duel contre Marko le Brigand !
« Car c’est un duel, n’est-ce pas, Marko ?
— Oui, un duel à mort !
« À mon tour, je te promets que mes soldats resteront neutres pendant que nous allons ferrailler !
« Camarades ! l’arme au pied… que nul ne touche à mon adversaire… je veux qu’on respecte la trêve ! »
À ces mots, il arrache de sa ceinture ses revolvers et son kandjar, les laisse tomber, et s’avance en brandissant son cimeterre.
Joannès dépose à terre son mousqueton, enlève son ceinturon et se débarrasse du fourreau, pour avoir tous ses mouvements libres.
Puis, armé de son sabre, il marche de son pas tranquille à la rencontre du géant
Effrayant, convulsé, faisant des moulinets ter-