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la terreur en macédoine

tendre, à vingt centimètres de terre, un de ces fils, en avant de la tranchée naturelle formée par le lit de la rivière.

Le fil de fer, pour la défense de nuit, est une chose excellente, et la guerre moderne l’utilise fructueusement.

Puis le jeune homme, dont l’esprit fertile en expédients est toujours en éveil, se dit :

« Une tranchée se défend aussi avec de l’artillerie… j’ai bien les projectiles, mais pas de canons.

« Ah ! si je pouvais rendre mes bombes automatiques… si je pouvais les faire partir toutes seules, au moindre effort ! »

Et l’idée qui germe à peine grandit, mûrit, sous l’influence du péril. Joannès prend une bombe, la soupèse d’une main, et de l’autre, tirant sur le fil de fer, le lâche brusquement, comme la corde d’un arc.

Alors il s’écrie, joyeux :

« C’est bien cela ! j’ai trouvé… Ah ! Marko, tu ne te doutes pas de la surprise, si par hasard tu échappes à la mine ! »

Certain du succès, il attache simplement la bombe au fil de fer par la ficelle qui actionne l’amorce au moment où l’homme lance à la main le projectile. Cela fait, il laisse doucement reposer la bombe sur le sol, et dit à ceux qui le regardent, intrigués.

« Faites comme moi ! attachez chacun une bombe de dix en dix mètres… prenez de grandes précautions…

« Là !… c’est parfait !… À présent, supposez que des gens accourent pendant la nuit et s’empêtrent dans le fil… qu’arrivera-t-il ?

— Ah ! bravo ! les amorces seront arrachés brus-