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Commune, après s’être assurée que ces acquéreurs tiendraient ferme leur proposition et acquisition, décréta la vente des autres positions. Les choses en étaient là en 1792. Or, l’an XI, 21 frimaire, on jugea que c’était une violation de la propriété communale. « Trois géomètres de Béziers furent chargés d’arpenter le terrain défriché ». On décida de poursuivre les auteurs des défrichements devant un tribunal compétent pour les faire condamner au délaissement des terrains avec restitution des fruits ». Cette usurpation de terrains faisant perdre à la commune de 1.200 à 1.400 francs.

Pendant ce temps, les détenteurs des terrains avaient présenté au préfet une pétition pour garder un terrain qu’ils avaient mis en rapport. L’affaire dura tout le temps de la Révolution : ils étaient 149. Enfin, le 20 avril 1807, le Conseil ayant examiné les titres des cultivateurs, déclara qu’ils ne pouvaient pas être contestés et qu’il acquiesçait aux déclarations faites par les habitants.

« Retirer ces biens, y était-il dit, ne serait d’aucun intérêt pour la Commune, attendu qu’ils retourneraient en garrigues. Que chacun fasse la déclaration de ce qu’il a défriché et qu’il en paye l’albergue à la Commune ». L’albergue supprimée fut changée en redevance annuelle. Encore de nos jours un certain nombre de propriétaires payent cette redevance.