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mune est celle du département de l’Hérault qui a montré le plus de fermeté et qui a eu le plus à souffrir des incarcérations et des assassinats ; elle a résisté à l’oppression, elle a combattu contre les buveurs de sang et les a mis dans l’impossibilité de nuire ».

Le Conseil constate, le 2 floréal, « que l’esprit public est à la hauteur de la Révolution, quoique la population ait été fanatisée dans son principe ; mais qu’elle est revenue de ses superstitions ; le temple de la raison a été ouvert, et on a vu avec plaisir les personnes les plus fanatisées abjurer leurs erreurs. La vérité des principes, consignée dans le superbe et magnifique rapport de l’immortel et incorruptible Robespierre. Cette commune réprouve l’agitation et le trouble ; que quelques individus, sous le marque de patriotisme, ne prêchent que l’insurrection aux lois et le manque de respect aux autorités constituées ». Reg.

Cependant on voulut célébrer la fête de la Raison. Les citoyens Fabre et Gourou demandèrent que l’on donnât un grand éclat à cette fête. Le 18 prairial, la fête fut annoncée, au lever du soleil par les tambours. Le précon invita les citoyens à se rendre. Le cortège partit de la Société populaire ; les instituteurs ouvraient la marche ; les jeunes citoyennes habillées de blanc portant des bouquets de roses suivaient ; après, venaient leurs maris, puis la Société populaire ; enfin, les autorités fermaient la marche. Arrivés devant le Temple de la Raison, on lut le rapport de Robespierre, on anathématisa ceux qui ne croyaient pas à l’Être Suprême et à l’Immortalité de l’âme.

La fête n’eut pas l’éclat désiré, le conseil municipal ne jouissait pas de la confiance des citoyens. Des représailles s’annonçaient contre Bournhonnet. Un soir, un grand nombre de citoyens qui s’étaient crus lésés par son administration, s’étaient réunis devant sa porte, à la poissonnerie ; on l’entourait. Il « dut à la force de son habit de n’être pas percé de part en part. Il fut blessé, on voulait lui arracher son écharpe, on lui reprochait des malversations dans sa répartition des impôts et dans les réquisitions militaires ». Dél. Une grande lassitude se manifestait contre le régime, dans toute la France ; les esprits se ressaisissaient.

On apprend que des brigands royaux fomentent une insurrection contre la République, qu’ils ont des intelligences dans beaucoup de communes. Le canton de Servian s’assemble en séance extraordinaire : « le Ier vendémiaire, AN 8, on découvre que Joseph Canet de Servian, ex bénédictin, Bousquet aîné ex bénédictin, manquaient de la commune depuis environ 5 ans, et qu’ils n’étaient point portés sur la liste des prêtres déportés, ni émigrés, que Gabriel Barrès, mari de Marie, avait pris la qualité de noble et Seigneur de Combas, dans plusieurs actes publics, que plusieurs individus de la commune avaient