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tent aux murs pour éviter les invasions de nuit et l’incursion de gens malintentionnés. 9 août 1789.

Un décret du 14 décembre 1789, institue dans chaque commune un conseil composé du maire, de plusieurs officiers municipaux, de notables pour juger de la bonne administration de la commune, le procureur de la commune était chargé de défendre les intérêts publics. Servian élut alors son nouveau conseil, Mas du Coussat est maire, Fabre, Ponsonnailhes, Granal, Galabrun, Gaches officiers municipaux. Amilhon, d’Estève, Vialles, Barrès, Bousquet, Laplace, Aiguevives, Taix sont notables. Le nouveau conseil est convoqué au son de la cloche à la maison commune, il se revêt de ses insignes achetées chez Jacques Saucliers à Pézenas, une écharpe avec des franges jaunes pour le maire, des franges bleues pour les officiers municipaux. Revêtu de leurs insignes, les nouveaux élus se rendent à l’église, 19 décembre 1789, et prêtent le serment. « Je jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution actuelle du royaume, décrétée par l’assemblée nationale et acceptée par le roi, d’être fidèle à la nation et de remplir avec zèle et impartialité les fonctions de mon office ». Le juge et ses assesseurs nommés dans la chapelle des capucins furent : Mas Lacrouzette, avec pour assesseurs Fabre, Louis Vialles, Taix et Bousquet, qui jurèrent de porter dans les jugements le respect et l’obéissance que tout citoyen doit à la loi et à ses organes. Le nouveau conseil se mit aussitôt à l’œuvre, il fallait réparer les rues qui étaient devenues de véritables fondrières, curer les puits, balayer le devant des portes, instituer la plus grande propreté dans les rues, à peine d’amendes. Il faut aussi embellir le pays, finir l’esplanade qui se trouve à l’entrée de la porte Saint-Julien. Le public manifeste le désir de voir une banquette de pierre au fonds du jeu de ballon pour retenir les terrasses.

Cependant on touchait aux réjouissances du carnaval. Pour le soin des pauvres on fera la fête de Caritat et l’on distribuera du pain aux pauvres, puisque la France va jouir d’une constitution qui présage le bonheur constant des hommes présents et futurs ».

Le carnaval est pour la jeunesse un danger, « la connaissance que nous avons des vertus civiques de nos concitoyens ne dureront pas longtemps. Des maisons publiques sont ouvertes à toutes les heures de la nuit, des jeunes gens de tout âge y courent pour jouer. Certains pères de famille ont la cruauté de perdre un argent utile pour alimenter leurs enfants. Les jeunes gens altèrent une santé ; qu’ils sachent qu’ils sont les appuis de la Constitution et que la Constitution leur défend de ruiner leur santé. Aussi, les cabarets seront fermés après souper ». Malgré cette défense, un groupe de 25 à 30 jeunes gens se réunirent chez Plauzelles, dit le Frizat, pour courir les rues, il y eut des querelles. « Nous mettrons un frein à ces désordres. » D’ailleurs, notre pasteur doit faire une Oraison des 40 heures, les prières publiques demandent un respect dû au culte. Nous défendons aux personnes des deux sexes de courir dans