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rendre le public heureux. Il le sera, si, par la nouvelle constitution la liberté des suffrages peut seule former les assemblées provinciales et des États et nous devons attendre ce changement des vœux et du monarque chéri qui ne peut qu’être touché de notre juste réclamation ». Registre des Délibérations, 1789.

Sur ce, l’assemblée nomme 4 députés pour assister à la réunion de la Sénéchaussée de Béziers, ce furent Laplace maire, Gaches second consul, Barthélémy d’Estève, Mas du Coussat, ces députés devaient siéger quatre journées, fixées chacune à 6 livres, la commune vota pour cela la somme de 566 livres. Boyer de Fouzillon avança cette dépense et prit hypothèque sur la taxe des habitants. Les députés furent chargés de porter les cahiers des doléances des habitants. Cependant, les États généraux se réunissaient à Versailles. Dans l’ombre, quelques meneurs essayaient de confisquer le mouvement de générosité qui se levait sur la France et accaparant l’évolution tentaient une Révolution. Des bandes d’inconnus parcouraient les campagnes pour peser sur l’opinion et semaient l’effroi de tous les côtés, la grande peur faisait son apparition. Le 3 août, M. Laplace disait : dans ce moment où toute la France est dans l’incertitude des événements qui doivent servir de régénération au royaume, il a paru utile aux principales villes de former une milice bourgeoise qui paraît nécessaire, vu les événements et le bruit qui court de brigands répandus dans plusieurs provinces.

Il propose de créer six compagnies composées de 40 hommes chacune, choisis par le conseil municipal, ce qui formera un ensemble de 240 hommes, choisis parmi ce qu’il y a de mieux dans chaque classe d’habitants. Cela fait, si quelque ennemi du repos public voulait troubler les autres et refusait de se joindre à cette garde bourgeoise, il serait déclaré incapable d’exercer dans la communauté aucune charge publique. L’affiche fut apposée à la porte de l’église pour la faire connaître aux habitants. On acheta 60 fusils et de la poudre. Bientôt après, chaque citoyen dut se faire inscrire sur un tableau civique, afin de monter la garde chaque fois qu’il en serait requis. Or, le sieur Fabre, dit Grillon, ayant été placé à la porte Saint-Julien a quitté son poste. « Si on ne punit pas dans le principe ceux qui manquent à leur devoir, nul citoyen ne le remplira, arrête que le sieur Fabre soit condamné à une livre d’amende au profit des pauvres et que les citoyens sont obligés de monter la garde, sous peine de perdre leurs droits de citoyens actifs. »

Le citoyen Falgas fut nommé commandant de cette garde.

Des bruits d’émeute arrivent à Servian, on a commis des pillages, des brigands attroupés causent des dévastations. La ville de Servian garde à l’hôtel de ville les anciennes portes qu’on fermait anciennement, elles sont hors d’état, on les fera réparer par de bons ferrements et on les placera. On fermera les deux brèches qui exis-