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CHAPITRE XVIII



Le Protestantisme à Servian

Servian, se souvenant sans doute des désastres causés par l’erreur albigeoise, s’était mis en garde contre l’erreur protestante. Cependant, il eut à souffrir des bandes protestantes qui ravageaient le Midi ; en juin 1562, les protestants, conduits par Baudigné, prennent Béziers et assiègent Servian qu’ils ne prennent pas. En se retirant du côté de Montblanc, qu’ils mirent à sac, ils massacrèrent, dans une ferme, une vingtaine de soldats catholiques.

Le mois suivant, juillet 1562, Servian fut encore assiégé, mais le duc de Joyeuse, après avoir battu Baudigné, près de Pézenas, fit encore lever le siège.

Une enquête officielle de 1562 à 1563 est faite à Béziers, Villeneuve, Nizas, Lespignan, Servian et Magalas, relativement à la destruction des reliques, argenterie, ornements et papiers de ces églises. (Lapijardière, chronique de Languedoc. Tom. I, p. 85)

Servian dut être considéré comme une place sûre, puisque, en 1663, il reçut, pour y être mis en sûreté, contre les Huguenots, l’un des suaires de Notre-Seigneur, conservés à Cassan, où il fut ensuite rendu. Dérobé par un religieux Augustin, ce suaire fut porté à Carcassonne.

Entre autres reliques on cacha, à Servian, un bras de saint Guiraud (ex. archivio Cassani).

Plus tard, sous la terreur, les reliques de saint Aphrodise furent cachées à Saint-Macaire. En reconnaissance de ce service, Mgr Fournier accorda à l’Oratoire de cette propriété, une relique insigne de ce grand saint qu’on y vénère avec ferveur.