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les aumôniers. Un conflit ne tarda pas à éclater avec la paroisse. Les Pénitents célébraient solennellement la fête de la Pentecôte par une grande procession autorisée par l’évêque de Béziers, Mgr Armand de Biscarras, le 12 mai 1675. Or, la paroisse avait été autorisée par la visite pastorale du 10 avril 1707, à une procession solennelle le même jour. Les Pénitents prétendirent à la préséance comme en fait foi la supplique du prieur Antoine Delmas en cette même année. Les deux processions allaient-elles se rencontrer ? On sait quels désordres les conflits entre Pénitents et confrères de Saint-Jacques avaient engendrés dans une procession fameuse. Le Chapitre de Saint-Nazaire, curé primitif de Servian, prit fait et cause pour la paroisse, et l’ordonnance de Mgr de Bausset, du 30 novembre 1768, tout en maintenant les droits des Pénitents, les subordonna à ceux de la paroisse. Il n’y eut plus de conflit possible.

La confrérie élisait ses dignitaires le jour de la Pentecôte. Le prieur élu devait avancer les fonds pour les dépenses annuelles et recueillait, dans le courant de l’année, les cotisations des confrères, opération souvent délicate et qui rendait onéreux l’honneur du priorat. Aussi, certains confrères éludaient cet honneur, il fallait parfois recourir à la cour des Aides pour imposer le priorat au confrère élu.

La confrérie eut son apogée en 1653 ; Servian fut préservé de la peste qui sévissait dans les environs, grâce au vœu fait par le prieur Giret, le sous-prieur Conneau et le Curé de Servian, messire Audigié, auxquels se joignirent le baille Rivière et les consuls Conneau et Cambon. En reconnaissance, on voua deux processions : l’une le 3 mai, l’autre le 26 juillet, fête de sainte Anne. La délibération de la commune fut copiée sur le registre de la confrérie où nous la retrouvons avec des considérations mystiques.

La confrérie subsista jusqu’aux plus mauvais jours de la Révolution, ses membres se firent les défenseurs de l’Église et des libertés locales. La dernière délibération est datée de 1791. La confrérie se terra, et la délibération qui suit est du 4 juin 1801. Les Pénitents avaient tenu tête à l’orage.

La Relique de Sainte Quinte

L’Histoire de Servian serait incomplète si nous ne disions un mot de sainte Quinte qui a joué un rôle si important dans la commune, pendant le XVIIIe siècle.

Le Père Berthold Crassous, originaire de Servian, était devenu l’assistant général des Pères Carmes pour la France. En revenant de Rome, il passa par Servian et voulut témoigner son affection à