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écrit dans les archives que les muscats de Saint-Adrien sont supérieurs à tous les autres.

La population de Servian a toujours été agricole. Cependant on signale quelques industriels.

En 1770 on signale Grégory comme maître tisserand. En 1658, la dame Barthélemy Tessier achète du vin pour le convertir en eau-de-vie, c’est bien la première distillerie que l’on connaisse dans Servian.

Le commerce exigeait des changeurs, les Lombards remplissaient ce rôle, on les trouve établis dans le Languedoc depuis le privilège de Louis VIII en 1224. Servian possédait sa place lombarde au fond de la rue de la Guette. Là, la monnaie Melgorienne ou Tournois, pour les achats et les ventes, était échangée.

Le commerce se tenait à la Poissonnerie autour des halles. La rue de la Poissonnerie est encore restée l’artère principale du pays. Là s’étalait la boucherie dont le contrat très ancien fut renouvelé en 1784, le 24 juin. « Les bouchers vendront le mouton 10 sols toute l’année, la brebis, le temps qu’est d’usage, 5 sols jusqu’à la fête de Saint-Michel, et 4 sols et demi depuis ledit jour jusqu’à la Toussaint. Le bœuf depuis la Toussaint jusqu’au Carnaval, à 4 sols la livre, et la vache, qui se tue par intervalle, à 3 sols et demi ».

Ledit boucher s’obligeant à donner gratis le jour de l’Ascension à celui qui mènera le chameau toute la fruchure d’un mouton et un gigot, il donnera à l’écorcheur toute la fressure.

En temps de Carême sera tenu à tuer un mouton pour les malades.

Le contrat des fours se trouve passé à la même époque à la Poissonnerie. Tous les habitants sont obligés d’y cuire leur pain et de payer au fermier, comme droit de cuisande de 40 pains, un pain. S’il y a discussion sur la grosseur du pain, ce sera de 40 livres, une livre.

Chaque habitant payera au fournier, pour ses peines, sur 100 pains, 2 sols ; sur 50 pains, 1 sol ; sur 25, 6 deniers.

Chaque habitant a aussi la faculté, après qu’on aura tiré le pain du four, de cuire 3 ou 4 gâteaux sans que le fournier puisse demander une rétribution. Les habitants ne feront point paître leur troupeau dans le bois du roi à cause de la fourniture du bois » (1788).

Enfin, en 1700, il est parlé d’une carrière de pierres appartenant à la commune au terroir du Mangach.