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aussi la plus grande partie est convenue de laisser le lieu de Servian rendu inhabitable, à cause de la mortalité ; un grand nombre d’hommes sont dans l’indigence). C’était la période des pestes signalées dans l’histoire. Ces considérations arrivèrent-elles jusqu’au roi ? on peut le déduire d’un parchemin. On sait que Charles V avait étendu l’impôt du fouage dans le Languedoc à 6 livres pour les villes, 2 pour les campagnes. Servian avait fait les remontrances. Le consul Jourdan affirme que le 7 décembre 1379, Servian a été exempté de la taille vu la restriction des feux. Il dut fournir ses preuves. Cependant une ordonnance de Charles VII du 9 juin 1393 n’en tint pas compte (mandons à tous nos sujets d’obéir) ; mais, en 1395, le même roi veut (que le tiers du droit et profit du sel vendu en gabelle dans le Languedoc soit rebattu, impositions pour denrées et marchandises une fois payées, ne le seront que toutes commissions données par nous, cesseront). Servian profita de ce dégrèvement. Ceci nous permettra de supputer le nombre d’habitants à cette époque.

L’impôt est calculé sur le nombre de feux dans chaque commune. Or, une enquête de 1397, conservée dans nos Archives, relate ainsi le nombre de feux :

Dans le lieu
de Servian
36 feux
d’Abeilhan
14
de Pouzolles
4
de Gabian
7

Une autre pièce un peu postérieure réduit encore ce nombre. Or, on peut approximativement compter 10 personnes par feu : le père et la mère, deux grands-parents, un ou deux oncles ou tantes célibataires vivant dans la maison, une moyenne de quatre enfants. Il y aurait eu à Servian, à cette époque, 360 habitants soumis à l’impôt. On peut doubler ce chiffre en comptant les pauvres, les travailleurs exempts d’impôts, ce qui donne une moyenne de 700 habitants, chiffre très vraisemblable, car le Castrum seul était habité, les quartiers bas et les Barris n’ayant été construits qu’au XVe siècle, comme l’atteste l’architecture Renaissance des vieilles maisons qui ont survécu au vandalisme des restaurateurs modernes, et les quelques dates marquées sur certaines maisons : ainsi la maison Aiguesvives, aux Barris, porte la date de 1631.

D’après un vidimus du patentier de 1418, sous le Consulat d’Amelly, l’impôt s’élevait à 85 livres d’argent et à 108 settiers de bon blé, mais les habitants réclamaient toujours. D’ailleurs, les mêmes raisons de diminution de la population subsistaient.

En 1443, le roi Charles VII veut que son peuple soit régi suivant le droit es comptes. En 1550, le 6 juin, les commissaires députés par le roi au sujet des emprunts en la généralité du Languedoc portent les impôts suivants ;