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sainte Monique, patronne des Mères chrétiennes. Une fort jolie statue de saint Jaques en bois doré qui l’ornait, fut reléguée au galetas, elle est digne d’un meilleur sort.

Il est aussi question d’une chapelle de Sainte-Madeleine, qui servit de lieu de sépulture au chirurgien Pierre Bastide, le 19 juillet 1672, mais nous n’avons pu l’identifier.

Il y avait encore la chapelle de Saint-Pierre, la seule dont le titulaire ait été conservé, elle possédait quelques revenus. À l’époque de la visite pastorale, elle était desservie par Messire de Villa, bénéficier de Saint-Nazaire.

La réparation de 1876 transforma l’ornementation de l’église, les anciens autels en pierres sculptées furent remplacés par des autels en marbre, moins dans le style quoique plus éclatants. À chacun de ces autels on imposa un immense rétable très décoré et orné chacun de trois statues trop enluminées pour le style de l’église. Un chœur à pans coupés a remplacé l’antique abside. Il est orné d’un autel en marbre blanc, surmonté d’un ciborium adapté.

L’Église offre au visiteur qui y entre pour la première fois, une grande impression de richesse. La statue la plus artistique qui la décore est celle de la Sainte Vierge. Elle vient de la chapelle des Capucins. Une délibération du Directoire l’avait condamnée à être traînée par les rues, la corde au cou. Mais, la nuit qui précéda ce sacrilège, un bon chrétien de Servian la cacha dans sa maison d’où elle fut portée à l’église après le Concordat.

La statue est en marbre blanc, elle porte le caractère du XVIIIe siècle, la figure est d’une grande finesse. C’est une belle œuvre d’art.

La sacristie fut construite en 1698, par une ordonnance de l’évêque dans sa tournée pastorale. La commune disposait d’une somme annuelle de 300 livres pour réparer l’église. Le maire, Antoine Mas, seigneur de La Valette et les consuls Guillaume Laplace, Pierre Brouzet et André Canet assemblèrent les habitants en conseil général et exposèrent un plan de construction. Une adjudication eut lieu, trois maçons se présentèrent, Jean Turriés, Marqués et Plauzolle. Turriés ayant fixé le travail à 160 livres fut chargé de l’entreprise. Cette sacristie s’élevait tout le long des murailles de la ville, dans le mur même furent percées l’armoire et la fenêtre, François d’Estève de Saint-Macaire fournit les poutres et cabirous pour la charpente, pour 18 livres (Archives de la famille d’Estève). Cette sacristie disparut dans l’agrandissement de l’église, elle a été avantageusement remplacée.

Selon l’usage du temps, il fallait traverser le cimetière pour rentrer dans l’église. Les chrétiens aimaient à reposer à l’ombre du lieu saint. C’était même un honneur très recherché d’être enseveli sous le pavé de l’église. Ainsi, un vieux registre nous relate la