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d’Aiguevives, les héritiers d’Aimery de la Rochenégade et de Guillaume de Florensac furent interrogés. Sur leur témoignage, on rétablit les anciennes pénalités, 60 sols tournois d’amende contre le chasseur qui pénètre dans le bois. Suit une énumération d’amendes contre ceux qui laissent pénétrer dans le bois certains animaux, cinq sous pour les brebis, sept sous pour les chèvres dont la dent est plus nocive, trois sous pour les chiens qui y pénètrent sans grelot, sine squilla.

Après avoir interrogé les anciens bandiers (gardes-forestiers) Béranger, Gautier, Tocabeou, on rétablit leurs fonctions.

Afin de prendre officiellement possession de leur territoire, les consuls, suivis de tout le peuple, se transportèrent au bois et y brisèrent quelques branches, fregerunt ramos. Puis, ils établirent les bandiers, qui jurèrent d’observer les coutumes et les lois. La même opération se fit aux parcelles acquises de la Rochenégade et de Guillaume de Florensac.

Acte de tout cela est passé par le notaire royal et conservé aux Archives de Servian. Cet acte important est écrit sur deux parchemins, un de sept feuilles, un autre de cinq, il est écrit d’une belle écriture gothique très lisible et d’une encre que les siècles n’ont pas altérée. Le notaire fait observer qu’il a écrit lui-même ces actes sur sept feuilles de parchemin collées et cousues ensemble, collegi et impegavi septem folia pergamini. Si Dieu nous accorde quelque loisir, nous les publierons dans leur texte.

La Commune était érigée, il fallait en déterminer les limites. La séparation entre Servian et Valros est marquée par la « Cambre Gautier ». Valros garde la garrigue ayant appartenu à Jean Monasquier, de Servian, et on pose des bornes en pierre à l’amiable terminos lapideos per amicabiles propositiones.

Entre Servian et Bassan, c’est la source « Fontemane » qui sépare les territoires. Le consul Barthélemy Pontilli le reconnaît. Les troupeaux de Bassan ont le droit d’y être abreuvés, moyennant une redevance de 40 livres tournois. Le monastère de Cassan possède aussi une terre à Servian, elle est improductive, elle est donnée en accapte à Jean Roquet, de Saint-Baudille ; à Pierre Guitard et à Jacques le Rouge, pour 40 mesures, du bon.

Enfin, les consuls se préoccupèrent des remparts, qui n’avaient pas été réparés depuis le siège de Servian. Le 14 octobre 1397, les habitants se réunirent sous la présidence des consuls Pierre Fabre, Joudan Amelly ; il se tint un conseil de la plus grande partie des citoyens et de gens capables d’émettre un avis sérieux majoremem saniorem partem hominum de Cerviano. L’assemblée se tint par devant Jacques Montpezat, de Pézenas. La commune emprunta 30 francs d’or bon et légitime, du poids de l’or français, pour la réparation des remparts. Ces réparations se firent lentement. Mais déjà la population de Servian débordait l’enceinte trop étroite.