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Carcassonne. Aymeri représente les droits de Simon de Montfort.

Les consuls de Servian ne pouvaient accepter de verser à la fois les redevances au roi et aux héritiers désignés pour une seule et même chose. Des recherches durent être faites pour vérifier les droits. Il fallut compulser les archives de la Sénéchaussée, aller jusqu’à la Chambre des Comptes, Camera compotorum, arriver aux conseillers du roi. Toute une série de pièces justificatives ont été conservées dans le Cartulaire de Servian, deux énormes rouleaux de parchemins renfermant des chartes royales, des Vidimus, sont très intéressants à compulser. On se rend compte du travail de recherches minutieuses que poursuivirent nos pères pour obtenir justice. Rien n’y est laissé à l’arbitraire, enquêtes, contre-enquêtes, nomination de commissaires sur les affaires en cours, bref une justice lente mais sûre.

Enfin, après bien des démarches, le roi Philippe VI reconnaît le droit des consuls de Servian, le 13 janvier 1342, à Avignon. La garrigue et le Devois qui avaient appartenu aux héritiers d’Aimery de Rochenégade et de Guillaume de Florensac et dévolue au roi, est cédée aux consuls. Le 14 octobre, le Sénéchal reconnaissait ces droits et les cédait en nouvelle accapte aux consuls et à la Commune, qui s’engageait à payer les arrérages des 4 dernières années, se montant à 55 livres.

Le 16 octobre 1344, les lettres de créance furent présentées à la curie royale de Béziers, par Jean Guittard, lieutenant du Viguier. Enfin, le 16 mai 1345, les habitants de Servian furent mis en possession de leurs droits par un instrument fait par leur notaire royal, Guiraud Taix (Teissoni). Cet acte important est le droit de possession de tous les Servianais et l’essor d’un développement de l’agriculture qui n’a jamais cessé depuis ce jour. Cet acte important est passé par les consuls de cette époque, Bernard Jordan, damoiseau ; Pierre Durand, Michel Fabre. Les conseillers des consuls, en cette circonstance, consiliarii consulum et Universitatis, méritent de passer à la postérité. Ce furent : Guillaume Vésia, damoiseau ; Guiraud Gavaudan le vieux, Pons de Rocamaria, damoiseau Jean de Parets, Bernard Escurme, Guillaume Bobi, Raymond de Carcassonne, Guillaume Gache, Romain Amely, Jacques Causse, Raymond Grégory, Jean Arnauld le vieux, André de Manse de la Roche. Par cet acte, la Commune prenait place dans la société du temps : elle possédait un grand territoire partagé sans révolution, entre les habitants. Elle devait prospérer.

Le territoire était immense ; il comprenait le bois du roi, l’étendue de terrain qui s’étend du Rouyre jusqu’aux portes de Béziers, bref tout le territoire actuel de Servian.

Jaloux d’affirmer au plus tôt leur autorité, les consuls firent rechercher les droits des anciens propriétaires. Tour à tour, Amélius