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Guillaume de Fortanier acquiert la dimerie de Pouzagols, dont il payera le cens ; les frères Romain et Bernard Amely (ne serait-ce pas les Amyllon ?) optent pour Combas ; Guillaume Adalbert pour le champ de Saint-Julien, du côté des moulins de Bassan, pour lui et pour les enfants de Raymond de Saint-Geniès ; Laurent Sabatier pour Launas ; Jean Arnaud pour le champ de Saint-Julien, près du fleuve de Lène, in flumine Lene.

On lit encore les noms de Raymond Gaches, Emenard Imbert, Pons Cance, Bernard Saurel, les frères Aimé de Saint-Adrien, Bernard Lenoir, le prêtre Jean Tauronie, pour lui et pour ses sœurs ; Jaques Raymond, Pons, Fabre, Pierre Armingaud.

Les consuls donneront, au nom de la commune, au roi, pour le bois de chênes et ses dépendances, 64 settiers de froment et 25 livres, en la fête de Saint-Nazaire.

Ils versent à Amelius d’Aiguesvives, 150 livres tournois, en payement, 50 à sa volonté, et 100 à la fête de Saint-Nazaire que le Clavaire (trésorier) du roi recevra comme droit de vente. Le viguier de Béziers, noble Pierre de Amputheo, confirmera la vente. Or, le droit des habitants de Servian repose sur cette vente à titre d’accapte ou à tout autre titre, et n’est pas accordé à titre de don ou d’aumône ; l’acte le spécifie clairement.

Malgré toutes ces précautions, les habitants de Servian durent subir un long procès et fournir non seulement leurs preuves d’achat, mais encore produire l’origine de la propriété d’Aiguesvives. Les recherches faites chez le notaire royal de Béziers Arnaud, les témoignages d’hommes honnêtes et désintéressés, tout contribua à affirmer leur droit. Tout examiné, le consul Béranger Arnaud, nommé commissaire pour cette enquête, dut conclure que des redevances grevaient la propriété. Il est dit dans ce document que le bois du roi était vieux, clairsemé, stérile, que les terres en étaient en grande partie sablonneuses, pierreuses, en hermes, remplies de rochers, incultes, inondées en grande partie et de jour en jour dévastées par les eaux. Les 172 settiers de froment annuels sont une trop lourde charge comme redevance de ce bois. Quant au four banal il exige beaucoup de réparations, et le droit de 25 livres tournois et de 72 settiers de froment est une trop lourde charge.

L’acte donne les limites du bois, il confronte d’un côté, la route qui va de Béziers à Pézenas ; de l’autre, celle qui va de Béziers à Montblanc.

Au moment de prendre possession de la propriété, une difficulté surgissait : c’étaient les droits acquis par Aymeric de Rochenégade, qui avait acquis une partie de ce bois de Guillaume de Florensac et de sa fille, probablement parents des Estèves.

Nous devons remonter quelques années plus haut pour élucider cette affaire. En 1282, nous rencontrons Aymeri de Rochenégade à Carcassonne, mandé par Philippe le Hardi, avec la noblesse de