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jeunes filles déclarent : « Nous, Tiburge et Sibylle, filles de Bernard Atton, désirant nous marier, puisque nous avons passé l’âge de 12 ans, selon les conseils d’Estève de Cervian, notre tuteur, et de Raimbau, notre oncle nous avons choisi pour époux Pons et Flottard, fils de Pons d’Olargues.

Par Bernard Atton, les Cervian sont apparentés aux Trencavel, de Béziers.

Aussi, Raymond Trencavel, fils de Cécile, vicomtesse de Béziers, s’il meurt sans enfants, donne à son frère Roger les biens laissés en testament par son père. Il nomme comme témoins ses parents Guilhem de Montpellier et Raymond Estève de Cervian (Société archéol. de Béziers, Cartulaire de Trencavel, folio 117).

Raymond de Cervian intervient dans toute une série de transactions faites par Trencavel. À la fin de sa vie, Trencavel nomme comme son exécuteur testamentaire, Estève de Cervian. Il demande à être enseveli dans le Monastère de Cassan. Il confie son fils Raymond-Roger à Bertrand de Saissac, avec un conseil formé par l’évêque de Béziers, assisté d’Estève de Cervian, Elzéar de Castries. Ce conseil promet de n’introduire aucun hérétique ou Vaudois dans le diocèse de Béziers : « Moi, Estève de Cervian, je te promets, à toi, Bernard de Saissac, et au vicomte de Béziers, d’être un fidèle conseiller et de vous aider dans l’administration des affaires épiscopales de Béziers et d’Agde, contre tous les ennemis ». Si Estève de Cervian eût été fidèle à sa parole, que de malheurs il eût évités à sa famille et à son pays !

En 1199, nous voyons Estève de Cervian cité comme petit-fils de Aymard de Murviel, nopotes mei.

En somme, Estève de Cervian nous apparaît comme un puissant seigneur, dont l’alliance est recherchée, à cette époque de guerres continuelles entre seigneurs voisins.

Raymond Roger comprit de quel puissant appui lui serait le seigneur de Cervian dans une guerre éventuelle avec quelque puissant seigneur d’Occitanie. Multiplier ses vassaux, c’était se donner le plus grand nombre de défenseurs. Aussi, cette même année 1199, au mois d’août, sur les conseils de sa mère Adélaïde, du viguier de Béziers, Bernard Pélapol, du viguier de Carcassonne, Arnaud-Raymond et de la plupart de ses conseillers, il écrit : « En mon nom et pour mes héritiers et successeurs, je te concède, à toi, Estève de Cervian, et aux tiens, le domaine, le pioch, et la tour de Valros avec toutes ses dépendances. Sur ce château et cette forteresse, moi, vicomte susnommé, je retiens pour moi et pour les miens mon autorité et la haute justice. » Cette tour confronte d’un côté le chemin qui va de Béziers à Pézenas, de l’autre le chemin qui va de Saint-Thibéry à Sainte-Marie-de-Fraxinet. Sur ce pioch, Estève pourra bâtir, élever tour et château à sa guise. En retour, Estève fait hommage pour lui et ses successeurs de fournir albergue