Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/466

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tels que l’on croit d’inutiles amis,
Dans le besoin rendent de bons services.


Hé bien, Seigneur, mes vœux seront-ils exaucez ?…
Vous ne répondez rien !

CRESUS.

Vous ne répondez rien ! C’est te répondre assez.
Le Lion me prescrit ce qu’il faut que je fasse :
Je dois, Roy comme lui, comme lui faire grace.
Qu’Iphis de mon courroux n’apprehende plus rien ;
Puisqu’il est ton Ami je veux être le sien.

ESOPE.

Seigneur !…

CRESUS.

Seigneur !…Je te défens d’oser ouvrir la bouche
Pour me persuader que ma bonté te touche.
Le plaisir le plus grand trop long-temps attendu,
Par celui qui le fait est toujours trop vendu ;
Et c’est, je te l’avoue, une tache à ma vie
D’avoir été si lent à remplir ton envie.