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Mais plus il y prend de peine,
Plus il en serre les nœuds.
De chaque animal qui passe,
En vain dans ce péril il attend du secours :
Quand le Destin nous menace
Nos meilleurs Amis sont sourds.
Le Rat seul, d’un pas agile,
L’ayant entendu rugir,
Vient voir à quel usage il lui peut être utile,
Et sans beaucoup parler cherche à beaucoup agir.
Il s’attache avec soin à ronger une corde,
Qui de tout l’attirail est le nœud Gordien :
Et par bonheur tout succéde si bien,
Tant de fortune à son zéle s’accorde,
Que du lion captif il brise le lien,
Pour le récompenser de sa miséricorde.

Princes, qui, pouvant tout, vous croyez tout permis,
Aux malheureux soyez toujours propices.