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SCENE II.

CRESUS, ESOPE.
CRESUS.

Le voici… laissez-nous.Mon aspect t’embarrasse ;
De l’indiscret Iphis tu demandes la grace.
Je sçai que la clémence est la vertu des Rois,
Et tu me l’as toi-même appris assez de fois.
Mais après les bienfaits dont il m’est redevable,
L’injure qu’il m’a faite est-elle pardonnable ;
Et sans te prévenir, si tu veux y penser,
Puis-je lui faire grace, & peux-tu m’en presser ?

ESOPE.

Je ne veux point, Seigneur, pour avoir cette grace,
Par de vaines raisons excuser son audace :
Je vous l’ai déjà dit, c’est avec équité
Que vous l’avez puni de sa témérité.
Mais quand votre justice a ce qu’elle souhaite,