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je ne pus alors m’empêcher de murmurer un peu de cette modestie que j’avois admirée tant de fois ; & que je vous trouvai bien injuste, d’être si ennemie des louanges & de les mériter si bien. Sans vous, MADAME, sans vos défenses, que n’aurois-je pas dit de ce Mérite encore superieur à votre Rang ; de cette grandeur d’Ame qui vous élève si fort au-dessus de votre Sexe ; de cette Beauté si éclatante, & en même temps si modeste, qui ne veut inspirer que du respect ; de cette Majesté répandue sur toute votre Personne, sur toutes vos actions ; de cette douceur prévenante ; de cette aimable égalité qui vous gagne tous les cœurs ; de cette bonté naturelle qui laisse un si libre accès à tous ceux qui y ont recours ; de cette pénétration d’esprit ; de cette élévation de sentimens ; de ce discernement si juste ; de cette solidité si rare… Mais pourquoi faut-il retenir mon zéle ? Est-ce ma faute, MADAME, s’il me tra-