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Mais quand de mes aïeux on terni la mémoire,
Quand de leur destinée on déguise la gloire ;
Leur sans qui sans opprobre est venu jusqu'à moi,
Me défend de manquer à ce que je leur dois.
Mon père et mon aïeul, dont vous taisez les crimes, [1250]
De leur religion volontaires victimes,
Préférèrent les fers, la torture, la mort,
Aux appas séducteurs dont on flattait leur sort.
Voilà les grands forfaits dont ils furent coupables.
Voilà les trahisons dont nous sommes capables. [1255]
Voilà pour quel sujet le glaive d'un bourreau
A privé mes aïeux des honneurs du tombeau.
Qui voudrait d'aussi près examiner de plus justes causes.
Vous m'entendez.

ELISABETH.

Oui, traître, et tu ne peux jamais
Faire aller plus avant ma haine et tes forfaits. [1260]
Je ne sais rien en moi susceptible d'outrage
Qui ne ton lâche coeur n'ait éprouvé la rage.
Quand j'aurais oublié tes autres attentats,
Ta dernière insolence est digne du trépas :