Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IACINTE.

Te voici.Le perfide, il est hors de prison !

CRISPIN.

Te voici donc, te dis-je, & te voici toi seule ;
Ta carogne de main m’a baillé sur la gueule,
Tu le sçais, la pucelle ?

IACINTE.

Tu le sçais, la pucelle ?Et bien oüi, je le sçai.

CRISPIN.

Et sçais-tu bien aussi que j’en suis offensé,
La pucelle ?

IACINTE.

La pucelle ?Moi ? non.

CRISPIN.

La pucelle ?Moi ? non.Mais dis-moi ; la pucelle…

IACINTE.

Mais toi-même, dis-moi si tu cherches querelle ?
Tu me nommes pucelle, & prétens te moquer,
Je le vois ; mais apprens si tu m’oses choquer,
Que je suis de colère à toute heure pourvûë ;
Et que si je m’y mets je te saute à la vûë.
Sache qu’en ma furie acharnée à ta peau
J’en sçaurai de chaque ongle arracher un lambeau.
Et si plus en raillant tu me nommes pucelle,
Pour te mieux faire voir qu’en effet je suis telle,