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Milord ceſſa de parler & Edward re- gagna ſon lit, non pour y goûter du repos, ce qu’il venoit d’apprendre le lui ôtoit pour jamais. Ce vertueux jeune homme réſolut dès ce moment de ſacriſier Ton amour à ſon pere. / Combien il ſe ſélicita alors de n’avoir pas fait à Clarice l’aveu de ſa ten- drelîe ! « Ô mon pere, vous jouirez » de la ſupréme ſélicité, vous poſle- » derez la plus belle de ? femmes, vous » ſerez heureux, n’importe à quel prix ;

» je mourrai, ſans doute, oh ! oui, a» je mourrai, mais j’aurai fait mon » devoir ».

Depuis ce jour, non - ſeulement Edward ne cherchoit plus à voir ſa chere Clarice ; mais il tâcha d’obtenir la conſiance de Milord ; il encoura- geoit indirectement ſa p^llion. Bientôt on lui fit une demi-conſidence ; il ne reſtoit qu’à nommer l’objet de ce vio- lent amour, lorſque Milord oppoſoic la dilproportion des âges. — Eh bien ! lui diſoit Edward y vous ſerez ſon guide, ſon ami. — Ô mon fils ! tes diſcours me ſéduiſent, je ſuispreſque perſuadé ; mais ſi ma tendreſſe alloit déplaire à celle., — Cela n’eſt pas poſſible, rendez-