Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui apporter à ſouper. Il mangea peu, malgré les inſtances d’une vieille femme qui lui dit être chargée de le ſervir. — Vos ſoins empreſſés, Miſtreſſ, me ſont à charge ; en ce moment j’ai beſoin de repos, laiſſez-moi ſeul. Elle lui montra ſon lit, & ſe retira.

James ſe coucha ſans eſpoir de pouvoir dormir ; cependant le ſommeil trompa ſon attente : il étoit ſi ſatigué qu’il s’endormit tout de ſuite, & ne ſe réveilla que fort tard : la vieille étoit déjà venue pluſieurs fois pour ſavoir s’il avoit beſoin de quelque choſe. — Votre déjeûner eſt prêt, Monſieur, déſirez-vous que je l’apporte ? — Ne puis-je aller le prendre dans votre ſalle ? — Hélas ! il m’eſt expreſſément défendu de vous laiſſer ſortir d’ici. Si j’étois ſeule dans le chateau, vous y ſeriez le maître ; mais mon mari, qui en eſt concierge, eſt extrêmement rigide, & le jardinier veille en outre à ce que les ordres que nous avons reçus ſoient ponctuellement exécutés. — Mais, ma bonne, qui vous a donné ces ordres ? — Le maître du château, que je n’ai pas la permiſſion de vous nommer. — Vous faites votre devoir, je ne puis m’en