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rien de caché pour elle. La ſenſible Clarice pleuroit ſur le ſort de James, & lui conſeilla de ſe défier des manœuvres, ſourdes d’Auguſtin. — Il peut tout ſur l’eſprit de mon pere ; il eſt vindicatif, ſoyez ſur vos gardes. Après en avoir obtenu la parole, elle le quitta pour ne donner aucun ſoupçon, & afin qu’elle pût veiller à ſes intérêts.

À l’heure du dîner, Milord ne dit mot à James ; ſon frere le rudoya à tous propos ; ce jeune homme étoit naturellement très-doux, cependant il ne put ſupporter les manieres impérieuſes d’Auguſtin. En ſortant de table, il lui dit avec modération, que le ton qu’il prenoit ne pouvoit être ſouſſert que dans un pere. — Vous aurez pour agréable de le ſouffrir de moi, ou… Il oſa faire un geſte ; James fut outré, & ſans doute la ſcène eût été vive, ſi Clarice ne ſe fût hâtée de les ſéparer.

Pluſieurs jours ſe paſſerent ſans aucun changement dans les eſprits. La froideur extrême de Milord Williams affligeoit ſenſiblement James. Il chériſſoit ſon pere, & ne pouvoit pardonner à Auguſtin de l’avoir indiſpoſé contre lui.

En quittant James, Miſſ Bedford