Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

En approchant de Wall-tree, James fut agité ; mais il ſe raſſura bientôt. — Elle m’aime, ſe diſoit-il ; que puis-je avoir à craindre ? Cette agréable certitude me donnera du courage pour ſupporter tous les événemens. En montant dans ſa chambre, il apperçut ſon frere qui lui lança un regard foudroyant. Au bout de deux heures, Clarice vint le trouver. — Bon Dieu ! mon frere, qu’eſt-il arrivé ? Auguſtin eſt furieux ; il étoit ſorti ce matin de bonne heure ; en rentrant, il juroit comme un forcené ; au moment du lever de Milord, il eſt entré chez lui ; ma chambre, comme vous ſavez, eſt au-deſſus de celle de mon pere ; j’ai entendu Auguſtin qui diſoit : — Je veux me venger, duſſai-je y perdre la vie. — Calme-toi, lui répondoit Milord, tu ſeras ſatisfait ; tu ſais combien je t’aime, tes chagrins me ſont perſonnels. Peu d’inſtans après, j’ai vu Auguſtin dans le jardin qui ſe ſrappoit le front, & murmuroit quelque choſe que je ne pouvois entendre. — Eh bien, ma chere Clarice, c’eſt de moi qu’ Auguſtin veut ſe venger ; & il lui raconta ce qui venoit de ſe paſſer. Il aimoit beaucoup ſa ſœur, & n’avoit