Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

ſervit de cachette. Dieu ! quelle fut ſa joie en appercevant Eugenie ! elle tenoit un livre. — Je ne puis dormir, dit-elle à demi-haut, voyons ſi je pourrai lire. James n’étoit qu’à deux pas, il put l’admirer à ſon aiſe. Qu’il ſe trouvoit heureux ! Au bout d’un inſtant le livre tomba des mains de Mijſ Bedford : — Oh ! pour le coup, dit-elle avec un peu d’humeur, je n’y ſaurais tenir. Quoi ! je ne puis m’occuper de rien ! toujours le même objet vient troubler mon repos ! James ! ajouta-t-elle en ſoupirant, le ſommeil répand en ce moment ſes pavots ſur toi ; tu ne ſonges pas à celle que rien ne peut diſtraire de ton aimable image. — Seroit-il poſſible, s’écria James en courant ſe jetter aux pieds d’Eugenie ? puis-je croire ce que je viens d’entendre ? Un foible cri fut toute la réponſe d’Eugenie : le plaiſir de voir ſon amant, la honte d’avoir trahi ſon ſecret, l’avoient rendue interdite. James, l’heureux James, étoit ivre d’amour & de joie. — Moment à jamais fortuné ! je ſuis aimé de la plus belle des femmes, de celle que j’adore : aimable Eugenie ! ne baiſſez pas ces yeux charmans, que j’y liſe