Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/100

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le chirurgien vint de bonne heure ; à la levée du premier appareil, il parut conſterné : Milord le remarqua, & lui dit avec ſermeté. — Monſieur, ne me cachez pas mon état, ne faut-il pas que je le ſâche : un peu plus tôt, un peu plus tard, cela revient au* même pour l’article des regrets, & ſouvent il eſt de la plus grande importance d’être inſtruit que l’on n’en peut revenir. Le chirurgien balbutia le mot d’eſpoir. — Vous me trompez, Monſieur, votre premier mouvement ma mieux inſtruit que tout ce que vous pourriez dire, aiaſi évirez-moi les douleurs d’une opération inutile. Je voudrois dans ces derniers inſtans être ſeul avec ma famille ; puis ſe tournant vers Edward : mon fils, faites ſavoir à Milady Briſtool, que je deſire la voir avant ma mort, ainſi qu’Éliſe, & qu’il, faut ſe preſſer.

Edward ſortit avec le chirurgien, qui lui aſſura que ſon pere ne paſſeroit pas la journée. — On m’a appelle trop tard, tout l’art humain n’y pourroit rien ; il ſaudroit un miracle, que raiſonnablement on ne peut eſpérer. Edward écouta cette cruelle ſentence ſans proférer un mot ; il étoit anéanti s cependant il exécuta les ordres de ſon