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que vous m’avez peint. C’eſt pourquoi je vous engageois à fuir. Vous ne l’avez pas pu, le mal eſt fait : il s’agit d’y remédier, ou d’éviter qu’il ne s’augmente. Le moyen le plus sûr, eſt, je crois, d’éviter les occaſions de voir Andrew ; & bien plus encore, de lui parler. Si vous pouviez obtenir de vos parens de vous abſenter pendant quelques mois, ſoit pour venir ici, ou pour aller à Pretty-Lilly, chez Mylord Stanhope, je me figure qu’en ceſſant de voir l’objet qui cauſe votre peine, la raiſon vous rendroit bientôt la tranquillité que vous avez perdue. Au reſte, ma chère Anna, vous êtes trop ſage pour craindre de vous plus que de légères fautes.

Mon ſort devient tous les jours plus affreux. Ma Mère me menace de me changer de Penſion ſi je continue à marquer de l’averſion pour M. Spittle. C’eſt la choſe que je redoute le plus, & cependant, il m’eſt impoſſible de cacher à quel point cet Homme m’eſt odieux. Ma Sœur s’eſt jointe à Mylady pour me perſécuter. — Je ne conçois pas, Émilie, a-t-elle dit, un jour qu’elle avoit accompagné ma Mère, les raiſons qui peuvent vous engager à refuſer un parti auſſi avantageux que Monſieur Spittle. C’eſt un Homme