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en voiture, & nous revînmes à Rocheſter. Pendant le chemin, je fus très-penſif. Mylady inquiète de mon ſilence, s’informa des raiſons qui le cauſoient. — Avez-vous eu une petite querelle avec Fanny ? Vous êtes bien loin, ma chère Couſine, de deviner le ſujet de mes réflexions. Ne puis-je donc le ſavoir ? Je ſuis votre Amie, Clarck, vous n’en pouvez douter ſans ingratitude. — Rendez plus de juſtice à ma reconnoiſſance, Mylady. Je connois votre cœur ; mon ſecret va vous être découvert. Cette jolie Penſionnaire de Miſtreſs Hemlock… — Eh bien ! qu’a-t-elle de commun avec vous ? — Chère Couſine, vous ne devinez pas que c’eſt elle qui m’occupe. — Quoi ! vous l’aimez ? — Hélas ! oui. — Quelle folie ! une perſonne que vous ne connoiſſez pas ! Je crus qu’il étoit néceſſaire de lui rendre la converſation que j’avois eue avec Fanny. — Je vous l’ai toujours dit, que votre Fanny avoit un mauvais cœur. Approuver la conduite affreuſe de Mylady Ridge ! dire du mal de cette belle Fille ! Vous avez raiſon, mon Enfant ! Il faut la préférer à ſa Sœur ; ſon ſort m’intéreſſe. Je l’aime bien mieux que l’Aînée. Elle a la figure douce, modeſte.