Page:Bourgogne - Mémoires du Sergent Bourgogne.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fiance, et qui avait, dans son sac, une paire de souliers à moi, que je donnai au pauvre Flament, de manière à ce qu’il puisse se chausser comme un fantassin, et marcher de même. Je lui fis mes adieux sans penser que je ne le reverrais plus ; j’appris, deux jours après, qu’il avait été tué près d’un bois, au moment où, avec d’autres traîneurs comme lui, il allait faire du feu pour se reposer.

Le 2, avant d’arriver à Slawkowo, nous vîmes, sur notre gauche, tenant à la route, un blockhaus, ou station militaire, espèce de grande baraque fortifiée, occupée par des militaires de différents régiments et des blessés. Ceux qui étaient les moins malades et qui purent suivre, se joignirent à nous, et les autres furent mis, autant que possible, sur des voitures ; tant qu’aux plus malades, ils furent abandonnés à la clémence de l’ennemi, ainsi que des médecins et chirurgiens qu’on laissa pour en avoir soin.