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que je m’aperçus que l’objet sur lequel j’étais tombé et qui avait rendu un son sourd était un caisson dont je cherchai à faire le tour ainsi que de deux carcasses de chevaux que je rencontrai sur le devant.

Voulant trouver un endroit convenable afin de passer le reste de la nuit, je m’arrêtai pour écouter et voir ; au bout d’un instant, je sentis de la chaleur aux pieds. Ayant baissé la tête, je m’aperçus que j’étais arrêté sur l’emplacement d’un feu qui n’était pas tout à fait éteint.

Aussitôt, je me couche à terre et, mettant les mains dans les cendres pour les réchauffer, je parvins à retrouver quelques charbons que je réunis avec beaucoup de peine et de précaution. Ensuite je me mis à souffler et j’en fis jaillir quelques étincelles que je reçus précieusement sur la figure et dans les mains. Mais du bois pour ravitailler mon feu, où en trouver ? Je n’osais l’abandonner, car ce feu devait me sauver la vie, et, pendant que je me serais éloigné pour en chercher, il pouvait s’éteindre.

Crainte d’accident, je déchire un morceau de ma chemise qui tombait en lambeaux, j’en fais une mèche et je l’allume. Ensuite, tout en tâtonnant avec les mains autour de moi, je ramasse des petits morceaux de bois qui, fort heureusement, se trouvent à ma portée, et, avec de la patience, je parviens, non sans beaucoup de difficulté, à le rallumer. Bientôt la flamme pétille, et ramassant tout le bois que je trouve, au bout d’un instant j’ai un grand feu de manière à me faire distinguer tous les objets qui se trouvent à cinq ou six pas de moi.

Je vis d’abord, sur le dessus du caisson, écrit en grandes lettres : Garde Impériale, État-Major. L’inscription était surmontée de l’aigle. Ensuite, autour et aussi loin que je pouvais voir, le terrain était couvert de casques, de shakos, de sabres, de cuirasses, de coffres enfoncés, de portemanteaux vides, d’habillements épars et déchirés, de selles, de schabraques de luxe et d’une infinité d’autres choses. Mais, à peine avais-je jeté un coup d’œil sur tout ce qui m’environnait, l’idée me vint que l’endroit où je me trouvais pourrait bien être à portée du bivac d’un parti de Cosaques et, aussitôt, voilà que la peur me prend et que je n’ose plus entretenir mon feu. Il n’y a pas de doute, dis-je en moi-