Page:Bourget - Une nuit de Noël sous la Terreur, 1907.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

80
UNE NUIT DE NOËL

il, très occupé. Je travaille pour la patrie. Si tu as quelque chose à me communiquer qui puisse servir la nation, fais vite…

— Ma femme est mourante, lui répondis-je, simplement, et le docteur Couturier est absent. On m’a envoyé chez vous…

— Qui, on ? répliqua-t-il, d’une voix dure.

Cet appel à son métier lui était odieux. Le « vous » que j’avais employé par habitude ne lui déplaisait pas moins.

— Et toi-même ? continua-t-il. Qui es-tu ?

Mon regard ne se troubla pas sous le sien. Pourtant ses prunelles