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SOUS LA TERREUR

pression sur la seconde gâchette et le malheureux homme qui avait fait la folie de se marier en pleine Terreur, se reposait lui aussi, pour jamais. Je dis tout haut :

— Oui, cela vaut mieux.

Une horrible volonté s’exprimait dans ce cri. Il faut que cette confession soit écrite, et je l’écris avec horreur, avec remords. Cette heure a été vraie. Je l’ai vécue. Durant cette nuit du 24 au 25 décembre 1793, il y a eu un instant où j’ai été un assassin et un suicide. J’ai résolu de tuer ma femme et avec elle le fruit de notre mariage. J’ai résolu de me tuer. J’ai armé mes pistolets pour cela. J’en ai vérifié la charge et la