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UNE NUIT DE NOËL

arrêter et guillotiner M. François… Ah ! monsieur, s’il sait seulement que vous êtes ici, vous et madame, vous êtes morts !

C’est sur ce cri de détresse que j’entrai dans la chambre où Henriette, couchée à présent dans un lit, me montra un visage où je lus l’agonie. Ses traits comme décomposés, son teint livide, la fixité hagarde de son regard, le clignotement de ses paupières, ses doigts crispés sur la couverture annonçait l’imminence d’une de ces crises nerveuses dont s’accompagnent si souvent les accouchements prématurés. Elle me reconnut et me fit signe qu’elle ne pouvait pas parler. Son souffle était court, sa