Les deux amis étaient à peine engagés dans le couloir qu’ils virent s’avancer vers eux un domestique de l’hôtel. Cet homme tenait une lettre sur un plateau, qu’il offrit à Pierre en disant :
— « On attend la réponse en bas, monsieur Hautefeuille. »
Hautefeuille prit la lettre, en regarda la suscription, et, au lieu d’ouvrir l’enveloppe, il la tendit à Olivier. Celui-ci reconnut la belle et haute écriture d’Ely. Il rendit cette lettre à Pierre et lui demanda :
— « Que vas-tu faire ? »
— « Ce que j’ai promis, » répondit Hautefeuille. Et, rentrant dans sa chambre, il mit la lettre toujours close dans une grande enveloppe. Il écrivit lui-même l’adresse de Mme de Carlsberg et le nom de la villa Helmholtz. Puis, revenu dans le couloir, il dit au domestique :
— « Voici la réponse. »
Et quand il remit son bras sous le bras d’Olivier, il put sentir que celui-ci tremblait plus que lui-même.
Ely attendait la réponse de Pierre à sa lettre sans aucune appréhension. Elle lui avait écrit, aussitôt le départ d’Olivier, par un instinctif besoin