gomme, — et des : « Garçon ! » par là, parfaitement inutiles, pour me faire retourner. Et je me retournais, pas trop, juste assez pour me laisser regarder sans pouffer de rire. J’en avais pourtant bien envie ! … Enfin je paie, je me lève, je sors. Il paie, il se lève, il sort. Je ne savais pas que faire jusqu’au train. Il me suit ; je me laisse suivre… Vous êtes-vous demandé quelquefois, en pensant à ces demoiselles : « Qu’est-ce qu’on leur dit quand on les aborde ? » …
— « Des choses que j’aurais, je crois, bien peur d’entendre, » fit Mme Bonaccorsi.
— « Moi, plus maintenant, » reprit Mme de Chésy : « car elles sont aussi bêtes que celles que ces messieurs nous disent à nous. Écoutez plutôt. Je m’arrête devant l’étalage d’un fleuriste ; il s’y arrête, à côté de moi, à gauche. Je regarde les bouquets ; il regarde les bouquets. J’entends les « hum ! hum ! » de tout à l’heure : il allait parler. « Voilà de bien belles roses, madame, » me dit-il. « Oui, monsieur, voilà de bien belles roses. » — « Aimez-vous beaucoup les fleurs, madame ? » J’allais répondre : « Oui, monsieur, j’aime beaucoup les fleurs, » quand j’entends une voix à droite qui m’interpelle : « Tiens, Yvonne, vous êtes ici ! » Et me voilà nez à nez avec la grande-duchesse Véra Paulovna, et, dans la même minute, je vois mon suiveur devenir de la couleur des roses que nous regardions ensemble, et s’incliner devant l’Altesse Impériale. Et elle, avec son accent russe : « Idéal, ma chère ! … Que je vous présente le comte