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la ruine définitive les quelques chefs-d’œuvre de notre architecture nationale échappés à l’imbécile vandalisme des « géants de 89 », il faudrait pardonner tous leurs méfaits aux pires loups-cerviers de la spéculation. Leur fantaisie de nouveaux-riches, en s’installant dans d’antiques maisons, que leur argent leur permet d’habiter royalement, corrige, du moins sur un point, celui du maintien de ces seigneuriales demeures, la funeste action du Code civil. On sait de reste que le titre premier du troisième livre de ce recueil de nos abus, par son règlement des héritages, est sans doute, entre les erreurs issues des faux dogmes révolutionnaires, la plus meurtrière, la plus perfidement aménagée pour empêcher en France toute œuvre durable de création et de conservation. Quelle fortune patrimoniale résiste au partage forcé, et comment, sans opulence, préserver ces magnifiques habitations que les bienfaisantes substitutions d’autrefois nous ont léguées, comme des témoins d’un âge où les familles trouvaient, dans la plus sage des coutumes et la plus sociale, le secret de durer ? Sur ce point encore, l’aristocratie d’argent a, de nos jours, pris