Page:Bourget - Pastels, 1889.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lots et de fleurs que celui d’une courtisane à la mode, qu’il ne mange qu’à des tables princièrement servies, que les moindres brimborions attenant à sa personne supposent la plus fastueuse des dissipations. Enfin, il y a beaucoup de chances pour qu’il se ruine à l’ancienne méthode, dans ce siècle positif, par une fantaisie d existence à réjouir l’ombre du vieux Lauzun, quitte à suivre jusqu’au bouc l’ancienne méthode, et vers la quarantième année, à reprendre au sexe féminin sous la forme d’une belle dot tout l’argent qu’il lui aura prodigué.

Immédiatement au-dessous de ce viveur de la grande espèce, vous trouverez son à peu près dans un personnage presque semblable, mais auquel il manquera un je ne sais quoi en noblesse ou en situation, en fortune ou en tact personnel. Celui-ci sera un bourgeois honteux d’être bourgeois, un timide qui voudra jouer au cynique, un étranger en train de se naturaliser Parisien, un régulier qui s’amusera par devoir, ou tout simplement un de ces indéfinissables maladroits auxquels une histoire ridicule arrive de toute nécessité dans un temps donné. Cet à peu près [illisible] maître viveur aura lui-même son à peu près. Il sera le fils du commerçant pour qui le cercle