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– « Ah ! passionnément, » répondit-elle.

– « Et tu as plaidé ma cause avec cette chaleur !… Tu as voulu me le donner !… Tu m’as sauvé l’honneur devant lui !… Comment obtiendrai-je de toi mon pardon ?… » gémit Agathe.

– « En m’aidant à vivre et à tout cacher à François », répondit Madeleine.


Quand, une heure plus tard, le médecin revint aux nouvelles rue Spontini, il aperçut, en entrant dans le petit salon, Agathe et Madeleine assises à côté l’une de l’autre. La cadette avait appuyé sa tête sur l’épaule de l’aînée qui lui caressait les cheveux doucement, avec une tendresse où le mari jaloux vit une dernière preuve qu’il avait été en proie à de folles chimères.

– « Hé bien ? » demanda-t-il vivement.

– « Hé bien, » dit Mme de Méris avec un regard qui l’adjurait de ne pas pousser plus avant son interrogation, « Madeleine n’a pas réussi… Il paraît que je m’étais trompée et que M. Brissonnet ne m’aime pas. Il a été loyal. Il a reconnu